1200 ans d'histoire

 

 

La Grande Saline : une histoire unique...

 

Au coeur du vignoble du Jura, à 10 kilométres d'Arbois, se cache un des fleurons du patrimoine franc-comtois. La Grande Saline de Salins-les-Bains est un témoignage très important d'une activité de production inattendue dans notre région, si éloignée de la mer : le sel !

 

Et pourtant, sans sel, pas de comté, pas de salaisons, bref rien de ce qui fait la richesse gastronomique de notre région. Et sans le sel à Salins, pas de ville, pas de forts, pas de thermes, pas de casino...

 

L'histoire de la saline est à bien des égards un modèle. Un modèle industriel, de part l'évolution des techniques employées et par son extraordinaire longévité qui fait d'elle une des plus anciennes usines de France ; un modèle économique qui témoigne d'une rigoureuse organisation et gestion des ressources dès sa genèse ; un modèle social qui dès le XVe siècle a proposé un système de protection pour les ouvriers inégalé à l'échelle du territoire national ; un modèle architectural dont les éléments les plus anciens se dévoilent aujourd'hui en visite et suscitent toujours l'émerveillement.

 

L'histoire de la Grande Saline est aussi celle, unique et émouvante, d’hommes et de femmes qui pendant 1200 ans ont exploité les sources naturellement salées de la vallée de Salins-les-Bains pour produire l'or blanc, le sel de la vie !

 

 

... et des trésors inestimables !

 

 

La Grande Saline conserve aujourd'hui des éléments techniques et architecturaux remarquables, réfletant la richesse de son histoire.

 

La descente dans les puits d'extraction d'eau salée révèle l'invisible et l'extraordinaire savoir-faire des hommes. Ce sont soudain 165 mètres de galerie voûtée au XIIe siècle qui s'offrent au regard du visiteur. Loin de se sentir à l'étroit, la galerie stupéfie et charme par ses dimensions dignes d'une cathédrale et par ses pierres ancestrales qui depuis 8 siècles veillent et protégent sur les sources d'eau salée.

 

Dans cet espace hors du temps et unique, la magie opère : on pourrait croire à quelque chose de figé, on pourrait croire à une simple superposition de pierres, mais la saline est surprenante d'inattendu. Un bruit d'eau résonne dans les profondeurs... Et au bout du couloir se dévoile la force vive du site : la roue à augets, du XIXe siècle encore en fonctionnement, mue par l'eau de la rivière, la Furieuse. La roue entraîne dans un mouvement étrangement silencieux et reposant, un balancier de 32 mètres de longueur et une pompe qui puise l'eau salée dans les profondeurs.

 

C'est là le coeur battant de la saline, le pouls patrimonial de la ville.

 

En surface, on plonge dans un autre univers, dans l'ambiance du bâtiment d'évaporation où les sauniers travaillaient jour après jour à retirer le sel des cuves. Autre lieu, autre émotion : là, c'est la mémoire ouvrière qui parle, les souvenirs d'hommes et de femmes qui se sont succédé autour des cuves pendant 1200 ans. La force de la saline est d'avoir pu conserver une poêle à sel, la dernière de France, et les outils des ouvriers, rendant encore plus forte l'évocation de leur labeur.

 

A la Grande Saline, plus qu'une simple visite, on écoute et on vit une histoire.

Nous transmettons chaque jour avec passion et honnêteté cette histoire extraordinaire pour continuer à faire vivre la saline et la mémoire de ses ouvriers.

 

Le Puits d'Aval, un des deux puits d'extraction d'eau salée © Jack Varlet La dernière poêle à sel de France © Perrine Lefebvre Girardot La galerie souterraine © Jack Varlet

 

 

L'origine du sel

 

L'existence de résurgences naturelles salées en Franche-Comté s'explique géologiquement par la présence d'une mer préhistorique qui après évaporation a laissé un banc de sel enfoui aujourd'hui à 250 mètres de profondeur. C'est le lessivage de ce gisement par des infiltrations d'eau de pluie qui provoque la naissance des sources d'eaux salées.
A Salins-les-Bains, ces sources naturelles ont été exploitées dès le Néolithique faisant donc remonter l’activité salifère à 7000 ans. Le sel a induit les comportements humains et provoqué leur sédentarisation : aussi, dans l'environnement de Salins, l'archéologie a démontré la présence d'habitats princiers et de groupements de population extrêmement riches et développés dès la Protohistoire (Camp du Château).

 

 

 

Produire et protéger !

 

 

 

A Salins-les-Bains, et dans toute la Franche-Comté, le sel, était obtenu par évaporation artificielle, par opposition aux marais salants : c'est la production de sel ignigène. Pendant plusieurs siècles, le bois a servi de combustible, mais pour des raisons calorifiques et économiques, le charbon fut adopté au début du XIXe siècle.

 

La production de la Grande Saline était la plus importante de la Franche-Comté. Au XVIIe siècle, la saline produisait 14 000 tonnes de sel annuellement et alimentait le comté de Bourgogne, la Suisse et les Flandres. Le sel, l’or blanc, a alors impacté grandement le développement de Salins-les-Bains qui est devenue dès lors la capitale économique de la région, deuxième ville de Franche-Comté après Besançon qui elle était le centre politique et administratif. Rendez-vous compte : les recettes de la Grande Saline représentaient la moitié des revenus de la Franche-Comté !

 

Le sel est au cœur d’enjeux politiques et stratégiques ; sa production est géré par les souverains de la Franche-Comté (comtes de Bourgogne, rois d’Espagne, royaume de France) et doit être protégée. Dès le Moyen-Age, Salins-les-Bains se dote d’un système de défense impressionnant dont les forts Belin et Saint-André sont aujourd’hui les derniers vestiges.

Le bâtiment des évaporations © Grande Saline
Vue sur la vallée de Salins-les-Bains et ses deux forts © OT Salins
Fort Saint-André © Robert Detey Fort Belin © OT Salins


 

La Grande Saline était elle-même fortifiée.

Autour des deux hectares de bâti industriel se dressait un haut mur pour protéger le sel, très convoité.

Au Moyen-Age, la Grande Saline s’apparente alors à une véritable forteresse, une ville dans la ville, qui se distingue par son fonctionnement autarcique, en opposition aux autres sites industriels de la région : bâtiments de production, ateliers, logements, taverne, tribunal, chapelle, prisons... la Grande Saline est au Moyen-Age un modèle industriel et social qui emploie 820 ouvriers, hommes et femmes, sur les 8 000 habitants que compte alors Salins-les-Bains.

 

Détail du tableau de Nicolas Richard peint en 1624.

 

 

La fin de l'exploitation

 

 

A la fin du XIXe siècle, la Grande Saline amorce son déclin, sous le coup d'une pression économique très forte imposée par la fin du monopole d'Etat sur le sel, la hausse du prix du combustible et la baisse du prix du sel.

La création du premier établissement thermal de Salins en 1854 permettra de maintenir une activité saisonnière jusqu'à la fermeture définitive. C'est le contrat Lillo qui, en 1860, définit le cadre de la relation entre les thermes et la Grande Saline. Il stipule que la Grande Saline devra approvisionner l'établissement en eaux-mères, seules reconnues et agréées par l'Académie Nationale de Médecine en 1856 dans la cadre de la création d'un établissement de bains. Le nom d'eaux-mères désigne les eaux résiduelles obtenues après évaporation, fortement concentrées en sels minéraux. Elles se présentent sous la forme d’un liquide de couleur fauve, doux et onctueux au toucher. Elles présentent en grande partie la composition de l’eau de mer, mais le sel et le bromure sont présents à des quantités 5 fois plus élevées, ce qui facilite les coupes et l’adaptation des bains en fonction des pathologies et des besoins de chaque malade. Elles étaient utilisées en dilution avec l’eau salée du Puits à Muyre, à différentes niveaux de concentration.

La Grande Saline et les thermes ont une histoire très liée car ils ne pouvaient pas fonctionner l'un sans l'autre. Aujourd'hui, le nouveau établissement Therma Salina s'approvisionne en eaux salées depuis deux forages situés en coeur de Ville.

 

Mais l'évolution des techniques, l'absence de modernisation, la conservation par le froid et la concurrence avec les marais salants auront raison de la Grande Saline qui fermera ses portes en 1962.

En 1966, la Grande Saline est rachetée par la Ville de Salins-les-Bains et devient un site à vocation patrimoniale et touristique.

 

 


Avec ses 1200 ans d'histoire et de technique, celle qui est l'une des plus anciennes usines de France constitue un patrimoine exceptionnel et unique en Europe et l'un des fleurons patrimonial et industriel de la région.

 


 

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